Quand le succès devient un piège — et comment j’en suis sortie.
Mon activité fonctionnait. J’avais même trop de clients. Et pourtant, je me sentais complètement coincée.
Si vous êtes coach, thérapeute ou professionnel·le du bien-être, vous savez à quel point il est difficile de construire une activité stable. Alors quand elle tourne enfin, on devrait être soulagé·e, non ?
Pas toujours.
Dans cet article, je vous raconte comment j’ai décidé de faire évoluer mon activité d’accompagnement après cinq ans — et le déclic qui m’a permis de débloquer la situation.
Une activité qui fonctionnait (trop) bien
Quand je me suis lancée dans le coaching il y a six ans, je ne savais pas encore très bien qui j’avais envie d’accompagner. Comme beaucoup d’entre vous peut-être, j’entendais partout : « Spécialisez-vous, c’est le seul moyen de vous différencier. »
Et comme beaucoup d’entre vous, je n’en avais pas envie. Tout m’intéressait.
Puis 2020 est arrivé. Le Covid. L’arrêt brutal.
C’est là que j’ai regardé mes chiffres. Ce qui m’avait rapporté de l’argent, c’était le bilan de compétences. J’ai donc fait ce qu’on me répétait depuis des mois : je me suis spécialisée.
J’ai créé Ma Rêv’olution Pro. Un site. Un podcast. Une identité claire autour de la reconversion professionnelle.
Pendant cinq ans, j’ai publié plus de 130 épisodes de podcast. J’ai accompagné plus de 160 personnes. Mon système fonctionnait tellement bien que 60% de mes clients venaient de mon contenu. Sans publicité. Sans démarchage.
J’avais même constitué une équipe de coachs pour m’aider à gérer l’afflux de demandes.
Sur le papier, tout allait bien.
Les signes que quelque chose devait changer
Mais depuis quelques mois, je sentais que je commençais à tourner en rond.
Je m’essoufflais sur la thématique de la reconversion. J’avais l’impression d’avoir tout dit, d’avoir fait des vidéos sur tous les sujets possibles et imaginables. Comme si j’étais arrivée au bout d’un cycle.
Le plaisir d’accompagner mes clients était toujours là. Mais l’élan pour créer du contenu, lui, s’était éteint.
Faire évoluer son activité, c’est d’abord reconnaître ces signaux. Ce sentiment diffus que quelque chose ne colle plus. Même quand tout semble fonctionner de l’extérieur.
Si vous ressentez ça, sachez que c’est normal. Et que ce n’est pas un échec.
Les trois peurs qui m'ont freinée
Reconnaître qu’on a besoin de changement, c’est une chose. Passer à l’action, c’en est une autre.
Pendant plusieurs mois, j’ai été freinée par trois peurs :
1. La peur de ne pas savoir quoi faire d'autre
Ce n’est pas parce qu’on accompagne les autres à trouver leur voie qu’on sait toujours où va la nôtre. Je me suis posé des milliards de questions. J’ai répondu moi-même aux exercices que je proposais à mes clients.
Et pendant longtemps, c’est resté flou.
2. La peur de "jeter" ce que j'avais construit
Cinq ans de travail. 130 épisodes de podcast. Une audience. Une marque. Une équipe.
L’idée de mettre tout ça de côté me semblait insurmontable. Comme si je risquais d’effacer tout ce que j’avais accompli.
3. La peur financière
J’avais construit un chiffre d’affaires stable. Cette nouvelle direction que j’entrevoyais — sans même savoir exactement ce que c’était — n’offrait aucune garantie.
Et quand on a peur, on a tendance à ne plus réfléchir clairement.
Le déclic : passer du "OU" au "ET"
Pendant des mois, je raisonnais en « OU ».
Soit je continuais Ma Rêv’olution Pro. Soit je faisais complètement autre chose.
C’était l’un ou l’autre. Et je n’arrivais pas à choisir.
Jusqu’au jour où j’ai compris qu’il fallait que je raisonne en « ET ».
Oui, j’avais fait ça pendant cinq ans. Oui, j’avais accompagné plus de 160 personnes. Et j’avais le droit d’évoluer. Et j’avais le droit de faire bifurquer mon activité.
Ce simple changement de perspective a tout débloqué.
Faire évoluer son activité d’accompagnement, ce n’est pas renier ce qu’on a construit. C’est s’autoriser à continuer de grandir. À intégrer de nouvelles facettes. À suivre ce qui nous anime vraiment.
Ce qui a changé concrètement
Ma Rêv’olution Pro est devenue Clarence Mirkovic.
Ma chaîne YouTube, mon podcast, mon site — tout porte désormais mon nom. Non pas par ego, mais pour me laisser plus de liberté. Pour que mon activité puisse suivre mes propres évolutions, sans être enfermée dans une thématique unique.
Aujourd’hui, je parle de :
→ Positionnement : comment trouver sa place et se différencier
→ Création de contenu : podcast, YouTube, stratégie digitale
→ Productivité : s’organiser pour produire sans s’épuiser
→ Intelligence artificielle : simplifier son quotidien d’entrepreneur
Et j’aide les coachs, thérapeutes et professionnels du bien-être à attirer des clients grâce au contenu — exactement ce qui a fonctionné pour moi pendant cinq ans.
Trois leçons pour vous si vous vivez la même chose
1. Le flou fait partie du processus
C’est normal que ça reste confus pendant un certain temps. Acceptez cet inconfort. Testez des choses. Initiez des projets. C’est en avançant qu’on y voit plus clair — pas en attendant d’avoir toutes les réponses.
2. Mettez du "ET" dans votre vie
Arrêtez de raisonner en « soit… soit… ». Vous pouvez avoir construit quelque chose et vouloir évoluer. Vous pouvez être reconnaissant·e de votre parcours et avoir envie d’autre chose. Le « et » ouvre le champ des possibles.
3. Vous avez le droit d'évoluer
Même si vous avez changé il n’y a pas longtemps. Même si tout fonctionne. Vous avez le droit de ne pas vouloir faire la même chose pendant vingt ans. L’important, c’est d’être nourri·e par ce que vous faites.
Et vous ?
Si vous sentez que vous arrivez en fin de cycle, autorisez-vous à ouvrir le champ des possibles.
Faire évoluer son activité d’accompagnement n’est pas un luxe réservé à ceux qui échouent. C’est parfois la seule façon de continuer à avancer quand le succès lui-même devient un piège.
Vous n’êtes pas seul·e à ressentir ça. Et vous n’êtes pas obligé·e de tout recommencer à zéro pour vous réinventer.